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Une pièce qui ébranle. « Les espaces d’Ismail » la représentation irakienne donnée, samedi 08 décembre 2019, sur les planches du Rio, dérange car bouscule le confort intellectuel de certains, change du moins, notre manière de concevoir l’espace réel et celui imaginé.
La pièce qui nous touche au plus profond de notre être en questionnant notre part d’humanité n’est autre qu’une sorte de voyage initiatique aux tréfonds de l’âme humaine.
Seul face à ses démons, Ismail, est jonché dans sa chaise telle une loque humaine.
Le personnage protagoniste, se livre, par moments, à une course haletante contre un mal qui ne dit pas son nom, un mal au visage de l’épouvante. Le voilà qui vacille.
Etre ou ne pas être. Folie simulée ou véritable démence ?
Et c’est là où réside toute la portée de la pièce. Car il est question ici de « déstructurer » l’espace pour y trouver les limites qui séparent le monde réel des illusions.
La folie créatrice de la schizophrénie. Sommes-nous tous des malades de notre temps ?
La pièce ne répond pas aux questionnements qui fusent. Elle en pose les plus lucides.
Elle nous balance en pleine figure notre condition d’humains et nous amène à y réfléchir. « Des espaces d’Ismail » on en ressort certainement pas munis de réponses toutes faites mais d’un regard plus actuel de notre réalité.
On adore le jeu des artistes, notamment celui d’Ismail incarné par le grand Raed Mohsen .
Sans oublier les autres personnages, celui de Yasmine et du médecin et des démons , brillamment campés par Catherine Hachem, Chaouki Farid, Majed Lafta, Saif Mouayed, Hayder Khayat, Taha Ali, et Ali Adhéri. On aime aussi la finesse,
la profondeur et la qualité de l’écriture de l’ensemble de la pièce qui renoue avec un théâtre qui se vit comme une arme de «distraction » massive contre le mal qui sévit dans le monde.