De nombreux artistes tunisiens ne savent pas ou ne veulent pas savoir que pour aller en Europe et même sur le continent nord-américains (Etats-Unis et Canada) ils doivent passer par certains manifestations culturelles de notre continent l'Afrique.

L'une des plus grandes manifestations pour le secteur des arts de la scène est sans nul doute le Marché des Arts du Spectacle d'Abidjan, dont l'acronyme est MASA.

Anciennement appelé Marché des Arts du Spectacle Africain, cet événement est «un programme de développement culturel des arts du spectacle africain», ayant pour principal objectif de «soutenir la création et la production de spectacle de qualité, la facilitation de la circulation des créateurs et leur production en Afrique et dans le monde, la formation des artistes et des opérateurs de la chaîne de production des spectacles et le développement du secteur des arts de la scène relevant du continent africain».

«Relevant du continent africain» est très important parce que cela inclus la Tunisie, qui, rappelons- le, pour les nuls en géographie, se trouve au nord de ce continent africain.

Malheureusement, très peu d'artistes tunisiens profitent des opportunités de cette biennale, puisque cette dernier est une ouverture vers l'internationale.

En effet, différents tourneurs, diffuseurs, acheteurs du monde participent à cet événement continental pour dénicher le ou les spectacles répondant à leurs critères, ou pour découvrir ce qui se fait en matière de théâtre, conte, danse, marionnette, cirque, slam, humour, et musique dans les différents pays de notre continent.

Les autres avantages du MASA, c'est qu'il permet des rencontres, des échanges, aussi bien professionnels que personnels, de vendre son spectacle, etc., et qu'il prend tout en charge pour les spectacles sélectionnés en In : transports international et interne, hébergement, et restauration.

Mais, il est vrai que les Tunisiens ont une image complètement erronée de ce qu'ils appellent «l'Afrique», comme s'ils vivaient sur un autre continent.

Une image de misère, de pauvreté, de malheur, de non- professionnalisme, etc. Il est vrai qu'en Tunisie on vit dans l'opulence la plus totale...

Un petit trait d'humour cynique pour faire comprendre que nombre d'artistes ou de personnes œuvrant dans la Culture, au pays de Bourguiba, pètent «plus haut que leur cul».

Heureusement que d'autres artistes tunisiens ont compris l'intérêt de participer au Marché des Arts du Spectacle d'Abidjan, même si certains se prennent pour des stars, comme cela s'est passé lors de la dernière édition du MASA, qui s'est tenue du 5 au 12 mars 2022, durant laquelle une troupe de théâtre tunisienne s'est comportée comme si elle était composée de stars hollywoodiennes, portant préjudice non seulement à la Tunisie, mais, également, aux deux autres compagnies tunisiennes sélectionnées pour cette session.

Dommage que le comportement pédant de certains de nos compatriotes soit une image reflétant un complexe de supériorité qui veut masquer un complexe d'infériorité...

Grand dommage pour cette troupe qui a perdu des opportunités, par son comportement d'enfant gâté, d'être invitée à d'autres festivals.

Zouhour HARBAOUI