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«FINAL CUT» DE MYRIAM SADUIS La revendication d'avoir une partie tunisienne

By أيار 05, 2022 305

«Final cut» est une pièce de théâtre de Myriam Saduis. La comédienne et auteure y raconte sa vie avec beaucoup d'émotion ; une vie qui l'a éloignée, depuis sa tendre enfance, de son père tunisien.

«Montage final» ou «Clap final», peu importe la traduction que l'on pourrait donner au titre de la pièce de Myriam Saduis, «Final cut». Parce qu'au final la comédienne, conceptrice et dramaturge a trouvé ce moyen pour faire sa thérapie : celle d'une enfant puis d'une femme troublée par l'absence d'un père tunisien, dont elle a été séparée à l'âge de trois ans à cause de pression de la part de sa famille maternelle, italienne. Une histoire que connaissent nombre d'enfants à travers le monde, qui se retrouvent au milieu d'un conflit entre grandes personnes. 

De son père, Myriam Saduis n'a aucun souvenir, et ce n'est pas les négatifs de photos cachées par les soins de sa mère, sur lesquels elle tombera, qui vont lui dévoiler son père. Et de ce père, dont elle a tant rêvé, elle ne verra finalement que la tombe.

Au départ, Myriam avait pour nom de famille Saadaoui, celui de son père, mais sa mère a décidé de rayer tout ce qui avait trait à l'homme dont elle était amoureuse, et grâce à une loi française, elle fait changer le nom de sa fille en Saduis. C'est ainsi que Myriam Saadaoui est devenue Myriam Saduis. C'est plus tard, au cours de sa vie d'adulte que la comédienne comprendra que sa mère souffrait de paranoïa et de troubles obsessionnels compulsifs.

Grâce à la narration de la comédienne, mais aussi à des photos et des vidéos projetées sur une toile, le public fait un double voyage historique : la petite histoire (celle de Myriam Saduis) et la grande Histoire avec des références à la bataille de Bizerte, et au massacre du 17 octobre 1961, durant lequel des Algériens, des Tunisiens et des Marocains ont été, violemment, agressés par la police française durant une manifestation à Paris.

«Final cut» est ponctué de moments très forts, avec un finish empli d'une émotion qui ne laisse personne indifférent. D'après Myriam Saduis, cette pièce sera programmée aux Journées théâtrales de Carthage en décembre 2022.

 

Zouhour HARBAOUI