Ici on est dans l’intemporalité d’une action qui prend pour personnages protagonistes le sultan Charayar et sa belle dulcinée Chérazade. Mais il ne faut pas se leurrer car Chérazade est loin de l’image stéréotypée de la femme qui cherche par tous les moyens à plaire par son physique et parfois même par sa coquetterie . Chérazade se révolte contre cette image toute faite de la femme et de son rôle dans une société machiste. Charayar finit par tomber amoureux de Chérazade et se défait à son tour de son image de tyran. Il est fragilisé et hanté par les fantômes de femmes, ses propres victimes. Il pleure toutes les larmes de son corps. Chérazade finit par lui concocter les histoires de femmes qu’elle veut lui faire écouter, celles de femmes battantes qui gagnent leurs vies de la sueur de leur front.
Les mille et une nuits, l’ouvrage que tout le monde croit connaître… Dalila Meftahi nous en livre une version plus actuelle, une lecture qui épouse son temps et qui en dit long sur l’image d’une femme orientale qui se doit d’être libérée du joug d’un harem qui la dévalorise. Parole de femme.